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Page:Cheikh Nefzaoui - Le parfum des prairies (le Jardin parfumé), 1935.djvu/168

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LE PARFUM DES PRAIRIES

chatte ; je n’ai plus besoin de vos bons secours.

Et la rue redevint bientôt déserte.

La mauvaise rejoignit son marabout, qu’elle garda pendant sept jours, ne renvoyant à sa femme qu’un vilain outil bien usé et impropre au plus petit service.

Voyez, mes frères, et jugez de la malice des femmes.

Histoire du mari trompé par son âne

Une dame avait épousé un porteur qui, pour la commodité de ses corvées, avait acheté un âne superbe.

Cette femme, dont le caractère était acariâtre et boudeur, avait pris son mari en haine parce qu’il avait un zeb tout petit, qu’il jouissait trop vite et niquait rarement.

Il était maigre et faible, tandis qu’elle était grasse et plantureuse ; son zouque magnifique et bien fendu aurait trouvé difficilement, parmi les hommes, un tota à sa mesure.

Chaque soir elle portait l’orge à l’étable ; mais une fois occupée de l’âne, elle oubliait son époux, qui lui dit un jour :

— Pourquoi es-tu si lente à revenir ? J’attends