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Page:Cheikh Nefzaoui - Le parfum des prairies (le Jardin parfumé), 1935.djvu/181

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LE JARDIN PARFUMÉ

mande ; celles dont la langue ne peut rester en paix dans la bouche ; celles qui détachent leurs voiles devant des étrangers ou que l’on rencontre sans cesse dans la rue ; celles qui crient constamment et se tiennent de préférence sur le seuil de leurs portes ; celles-là sont de vraies cahabah de la pire espèce. Les mauvaises créatures sont encore indiscrètes, toujours mécontentes, faisant de grands gestes en parlant ; mettant à vide la bourse de leurs maris sans autorisation, toujours colères, reniant leurs bienfaiteurs et aimant mieux courir que d’habiter chez elles ; contredisant tout, discutant à propos de rien et faisant à tous de la peine avec satisfaction. Il y a encore les femmes fausses qui regardent en dessous et cherchent à faire le mal en cachette ; elles sont ordinairement menteuses, rusées et trahissent leurs serments. D’autres auront l’impudence de demander les premières à faire l’amour ; elles crieront sans honte et de toutes leurs forces dans les bras de leurs amants.

Que Dieu vous préserve de pareilles rencontres !