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Page:Cheikh Nefzaoui - Le parfum des prairies (le Jardin parfumé), 1935.djvu/217

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LE JARDIN PARFUMÉ

Plus loin, était une chambre longue, couverte de tapis épais et dont les tentures paraissaient plus riches que celles de la pièce précédente. Ils parcoururent émerveillés tous les appartements jusqu’au dernier, dont la porte close devait s’ouvrir chaque soir devant les femmes de Zora.

— Mon frère, dit Bou-el-haïlour, maintenant que notre curiosité est satisfaite, rentrons dans la chambre au tapis et restons-y patiemment jusqu’à ce que la nuit nous ramène celles que nous attendons.

À peine le soleil passait-il derrière la montagne, qu’une négresse parut avec une lumière ; elle alluma les lustres, rangea les coussins, égalisa les tapis et couvrit les tables de plats d’or contenant des mets délicieux dont l’odeur remplit en un instant la salle de parfums appétissants.

Quelques instants après les jeunes filles entraient avec apparat.

Elles s’assirent sur les divans et se mirent à boire et à manger en disant les chansons les plus folles.

Lorsque le vin commença à produire sur elles son effet enivrant, nos quatre compagnons sortirent de leur retraite et fondirent sur les femmes