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Page:Cheikh Nefzaoui - Le parfum des prairies (le Jardin parfumé), 1935.djvu/216

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LE PARFUM DES PRAIRIES

pas souiller celle que j’aime en livrant ainsi ma pensée à un indifférent.

— Qui sait ? reprit Bou-el-haïlour, il est possible que les jeux du soir soient les seuls motifs de réunion de ces divines créatures. Mais, avec l’aide de Dieu, tâchons de pénétrer dans ce séjour enchanté et, si nous y parvenons, Allah t’accordera cette faveur de t’unir à tout jamais à la souveraine de ton âme.

Aussitôt que parut l’aurore les serviteurs se mirent à creuser la pierre, de façon à pouvoir passer le corps, et ayant attaché solidement les chevaux dans la caverne, ils pénétrèrent dans le palais.

Ils avaient tous le sabre à la main, mais ne voyant personne, ils le remirent bien vite au fourreau ; puis ils cachèrent avec des débris de rochers l’ouverture qu’ils avaient faite, et comme ils se trouvaient dans la plus grande obscurité, ils allumèrent un flambeau et se mirent à rôder dans tous les coins du séjour mystérieux.

Ils trouvèrent alors un trésor de choses rares et curieuses, une quantité de coussins brillants, de meubles recherchés, de candélabres élégants, et puis encore des vivres et des vins fins à profusion.