Aller au contenu

Page:Cheikh Nefzaoui - Le parfum des prairies (le Jardin parfumé), 1935.djvu/221

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
217
LE JARDIN PARFUMÉ

avait demandé à chacun quelle nourriture il désirait, ne voulant pas que l’on puisse lui reprocher la moindre indélicatesse envers ses prisonniers sur parole.

Bou-el-haïa avait réclamé pour boisson du lait de chamelle et du miel, sans aucun mélange d’eau, et, pour ses repas, des pois kremissah, de la viande rôtie et beaucoup d’oignons.

Bou-el-haïlour demanda le plus d’oignons possible, mêlés à de la viande et encore du jus d’oignons pilés, exprimé sur du miel liquide.

Mimoun ne voulut exclusivement que des jaunes d’œufs et du pain.

Cependant Bou-el-haïa, ayant le premier satisfait aux exigences de la princesse, attendait patiemment auprès d’elle l’achèvement des épreuves qu’elle avait exigées pour les siens.

Dans le principe, Zora pensait que ses prisonniers ne pourraient jamais accomplir les travaux impossibles qu’elle leur avait imposés, et elle se réjouissait en songeant qu’ils seraient bientôt tous à sa discrétion. Aussi devenait-elle chaque jour plus gracieuse, se promettant d’être plus tard sévère pour les vaincus.

Mais après les trente-trois jours qui fixaient la