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Page:Cheikh Nefzaoui - Le parfum des prairies (le Jardin parfumé), 1935.djvu/222

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LE PARFUM DES PRAIRIES

fin de la lutte de Bou-el-haïlour, lorsqu’elle vit sortir celui-ci avec les honneurs de la guerre, elle se prit à pleurer, désespérant de vaincre.

Les deux amis, se retrouvant ensemble, buvaient à longs traits à la coupe du bonheur, attendant tranquillement, entourés de charmantes filles, la fin de leur singulière aventure. Et Mimoun, qui ne semblait point se lasser, restait comme dernière planche de salut à la malheureuse Zora, qui faisait prendre à chaque instant des nouvelles détaillées sur son état.

Mais Mina répondait que sa force et son zeb grandissaient chaque jour.

Un soir, la belle, toute chagrine, voulant tromper Bou-el-haïa, lui dit :

— Ton esclave a faibli, je pense que sa maîtresse le tuera.

— Je n’en crois rien, répondit le beau cavalier, mais s’il a commis la moindre infraction aux ordres qu’il a reçus de toi, je lui ordonne, en punition de son incartade, un supplément de dix jours d’épreuves.

Ce ne fut donc qu’au bout de soixante jours que la pauvre Mina se crut délivrée de ce taureau ; elle en était toute satisfaite, car elle se