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Page:Cheikh Nefzaoui - Le parfum des prairies (le Jardin parfumé), 1935.djvu/234

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LE PARFUM DES PRAIRIES

renommée pour sa grande beauté et pour la rare perfection de sa personne, elle avait excité ses désirs et il s’empressa de se rendre à son invitation.

Elle avait revêtu ses plus beaux vêtements et exhalait les parfums les plus suaves, et assurément n’importe qui l’aurait vue ainsi serait tombé dans le trouble. Aussi, lorsqu’il fut admis en sa présence, fut-il fasciné par ses charmes et plongé dans l’admiration par sa beauté.

Cependant cette femme paraissait préoccupée de son mari et laissait entrevoir la crainte qu’il ne vînt à rentrer d’un instant à l’autre. Il est nécessaire de faire connaître que ce mari était très orgueilleux, très jaloux et très violent, et n’aurait point hésité à répandre le sang de celui qu’il aurait rencontré rôdant près de sa maison. Qu’aurait-il fait, à plus forte raison, à celui qu’il aurait trouvé dans l’intérieur !

Pendant que la femme et celui qui se flattait de la posséder se divertissaient dans le medjelès, un coup fut frappé à la porte de la maison ; le cœur de l’amant se remplit aussitôt de crainte et d’inquiétude, surtout quand la femme s’écria : « C’est mon mari qui rentre ! » Elle le fit cacher