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Page:Cheikh Nefzaoui - Le parfum des prairies (le Jardin parfumé), 1935.djvu/235

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LE JARDIN PARFUMÉ

tout tremblant dans une armoire qui se trouvait dans la chambre, en ferma la porte sur lui et laissa la clef dans le medjelès ; puis elle alla ouvrir la porte.

Son mari, car c’était lui, vit, en entrant, le vin et tous les préparatifs qui avaient été faits. Surpris, il demanda ce que voulait dire.

— C’est ce que tu vois, répondit-elle.

— Mais pour qui est-ce ? répliqua-t-il.

— C’est pour un amant que j’ai ici !

— Et où est-il donc ?

— Dans cette armoire, dit-elle, en montrant du doigt celle où était enfermé le patient.

Le cœur du mari se serra à ces paroles. Il se leva et alla à l’armoire, mais il en trouva la porte fermée.

— Où est la clef ? dit-il.

Elle répondit :

— La voilà !

Et elle la lui jeta. Mais comme il l’introduisait dans la serrure, elle se mit à rire aux éclats. Il se tourna vers elle en lui disant :

— De quoi ris-tu ?

— Je ris, répondit-elle, de la faiblesse de ton jugement et de ton peu de raison et de réflexion.