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Page:Cheikh Nefzaoui - Le parfum des prairies (le Jardin parfumé), 1935.djvu/280

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LE PARFUM DES PRAIRIES

Égypte et dans les autres pays musulmans, les mêmes préceptes de médecine, les mêmes croyances dans la divination, le même ramassis d’idées saugrenues dans lesquelles le sortilège et l’amulette jouent un rôle considérable et qui, pour nous, ne prêtent qu’à rire. On peut aussi constater, dans les passages qui nous occupent, que ce peuple n’est pas resté aussi étranger qu’on pourrait le croire aux jeux de l’esprit, car le calembour occupe une place importante dans les explications de songes dont l’auteur a parsemé les chapitres des organes sexuels, on ne sait à quel propos du reste, mais sans doute pour qu’aucun genre d’intérêt ne fît défaut à son œuvre.

Le lecteur trouvera peut-être aussi que la vraisemblance a été fréquemment sacrifiée à l’imagination. C’est là un des signes distinctifs de la littérature arabe, et notre ouvrage ne pouvait être exempt du défaut inhérent au génie de ce peuple, qui brille par son amour du merveilleux et qui compte, parmi ses principales productions littéraires, les Mille et une nuits. Mais si les contes font apparaître ce défaut au grand jour, on ne saurait, d’un autre côté, leur refuser des qualités charmantes : de la naïveté, de la grâce, de la délicatesse, toutes choses qui en font une mine précieuse que bien des auteurs modernes ont exploitée. Nous avons relevé, dans quelques notes, le points de contact que nous avons reconnus entre ces contes et ceux de Boccace et de La Fontaine, mais nous n’avons pu les faire tous ressortir. Nous en avons involontairement passé sous silence, et