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Page:Cheikh Nefzaoui - Le parfum des prairies (le Jardin parfumé), 1935.djvu/279

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LE JARDIN PARFUMÉ

française du Cheikh Nefzaoui que nous lui offrons, qu’il nous permette de terminer par des considérations rapides sur l’ensemble de l’ouvrage.

On y rencontre beaucoup de passages qui ne sont pas d’une lecture bien attrayante. Les idées extraordinaires qui y sont développées, celles, par exemple, qui touchent à la médecine et à l’application de songes, choquent trop directement les idées modernes pour ne pas provoquer à un moment donné, chez le lecteur, un sentiment plutôt d’ennui que de plaisir.

L’ouvrage est, assurément, embarrassé de ces choses qui ne peuvent que paraître ridicules à des gens civilisés, mais il ne nous appartenait pas de l’en dégager. Nous étions tenu de le livrer intact, tel que nous l’avait confié notre traducteur. En pareille matière, c’est toujours un crime de retrancher, et toute idée de sélection devait être repoussée. Nous avons estimé, avec le proverbe italien, « Traduttore, traditore », qu’un ouvrage est suffisamment dénaturé déjà quand on le fait passer de sa langue dans une autre, et nous espérons avoir, sur ce point, l’approbation de tous. Ces bizarreries sont, d’ailleurs, d’un enseignement utile. Elles font connaître, sous une face particulière, les mœurs et le caractère de l’Arabe, et non seulement de l’Arabe contemporain de notre auteur, mais encore de celui de nos jours. Ce dernier, en effet, n’est, en réalité, guère plus avancé que son ancêtre. Ce sont encore maintenant, malgré notre contact qui devient chaque jour plus immédiat, nous dirons même pressant, tant en Tunisie qu’au Maroc, en