Aller au contenu

Page:Cheikh Nefzaoui - Le parfum des prairies (le Jardin parfumé), 1935.djvu/76

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
72
LE PARFUM DES PRAIRIES

force du Siof (bourreau), qui avait porté sur ses épaules quatre personnes chargées de leurs armes.

De son côté, le seigneur Direm cherchait partout une porte pour s’introduire dans l’intérieur de la maison ; mais les passages étaient fermés et le malheureux chef se voyait forcé d’abandonner son projet, quand l’idée lui vint d’attacher son turban à une aspérité de pierre et de descendre par ce moyen à l’intérieur du bâtiment.

Il déroule immédiatement l’écharpe de sa tête, la fixe solidement, se suspend dans l’espace et descend, descend jusqu’à ce que ses pieds touchent le sol ; il passe en revue la cour et aperçoit au milieu une porte armée d’une serrure redoutable.

— Que Dieu soit avec moi, dit-il, celui qui m’a inspiré le moyen de franchir le mur et de descendre dans la cour, fera naître dans mon esprit celui de vaincre d’autres difficultés.

Il regarde partout et voit que les chambres sont meublées de coussins magnifiques, de tentures d’or et de soie et de tapis aux mille couleurs. Puis il remarque, dans un coin, une porte ouverte à laquelle on arrivait par sept escaliers. De là venait, par moments, un bruit de voix stridentes.