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Page:Cheikh Nefzaoui - Le parfum des prairies (le Jardin parfumé), 1935.djvu/80

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LE PARFUM DES PRAIRIES

— Mon Dieu ! mon Dieu ! pensa le Sultan.

— Mais dis-moi donc où sont ces clefs, demanda-t-il encore, le jour n’est pas loin, je t’assure, et tu sais bien qu’au crépuscule la maison doit être mise en ordre et les chambres faites.

— Eh bien, cherche-les dans mon sein et dors encore ; il fait sombre. Si je ne craignais pas Dieu et si je ne ménageais pas un superbe exemple, je voudrais, sur l’heure, trancher la tête à ces deux misérables créatures, se disait le Sultan.

— Mais dis-moi, mon cœur, où sont ces clefs, je t’en prie.

— Ah ! acaca, s’écria la femme furieuse, ton zouque brûle donc ton ventre que tu ne peux attendre la fin de la nuit pour niquer. Prends donc exemple sur l’épouse du Vizir, qui, depuis six mois qu’elle est ici, n’a jamais consenti à appartenir à un homme. Va loin de moi, va trouver ton nègre Debrom, qui a dans son habit ce que tu me demandes ; mais ne lui dis pas : Prête-moi la clef ; mais : donne-moi ton zeb dont j’ai grande envie.

Après ces paroles, elle tourna le dos au Sultan pour s’endormir.