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Page:Cheikh Nefzaoui - Le parfum des prairies (le Jardin parfumé), 1935.djvu/84

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LE PARFUM DES PRAIRIES

Tous cachés derrière le rideau, étaient en extase devant les belles créatures assises sur de voluptueux coussins.

— Je veux cette femme, dit tout à coup le Sultan, étendant la main du côté d’une dame qui se levait de son sopha, et je la veux pour moi seul.

Au même instant six nègres se levèrent ; chacun d’eux enlaça une femme dans ses bras, et tous disparurent avec leurs maîtresses, qui, joyeuses et charmantes, chantaient à rendre les oiseaux jaloux. Elles ne furent pas longtemps à revenir, mais elles étaient bien changées ; leur démarche était maladive, leur figure défaite, et leur tête courbée vers la terre.

Les nègres rentrèrent à leur tour et tous vinrent prier la dame qui était restée seule avec les douze jeunes filles, la même qu’avait montrée le Sultan, de leur accorder ses faveurs.

— Jamais, s’écria-t-elle, ni moi, ni les douze jeunes filles que je commande, ne vous appartiendrons.

Le noir Debrom, furieux, s’avança vers elle et la frappa en pleine figure avec son zeb, gros comme celui d’un âne. Voilà.