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Page:Cheikh Nefzaoui - Le parfum des prairies (le Jardin parfumé), 1935.djvu/91

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LE JARDIN PARFUMÉ

Nos caresses les enivrent et tuent leur esprit ;
Celles qui nous ont connus deviennent nos esclaves !

À peine eut-il terminé ce chant, qu’il se jeta aux pieds de Boudroul Boudour, qui le repoussa avec mépris. Le Sultan alors dégaina et entra dans la salle, suivi de ses compagnons. Les nègres et les femmes n’eurent pas le temps de réfléchir, que déjà les sabres menaçaient leurs fronts. Un des noirs se précipite sur le roi, qui, d’un coup de cimeterre, lui sépara la tête du tronc.

— Dieu est immense, s’écria-t-il, en regardant sa bien-aimée, ton désir est accompli ; je viens te délivrer de tes ennemis.

Un autre nègre s’élança furieux contre le meurtrier de son ami, et d’un coup de flambeau d’or brisa comme verre le sabre de Direm, qui avait paré de sa lame son corps menacé ; mais, celui-ci, voyant les débris de son arme merveilleuse, devint fou de colère et saisissant son agresseur de sa main d’acier, il l’éleva dans l’air, puis le jetant violemment contre le mur, il lui brisa les os.

— Dieu est grand, dit-il, mon bras ne faiblira pas.