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Page:Chesterton - Le Retour de Don Quichotte.djvu/105

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CHAPITRE IX

Le mystère d’un Hansom-Cab

Vingt-quatre heures plus tard, il était dans une petite ville au bord de la mer ; une rue en pente menait à la plage, les toits d’ardoises grises descendaient en crêtes superposées comme les cercles d’un tourbillon. Cette ville lugubre paraissait aspirée par la mer ; elle donnait des idées de suicide, et un désespéré n’aurait eu qu’à attendre la vague finale qui allait tout balayer.

Dans la courbe descendante de cette morne rue, seuls quelques objets éveillaient une idée de vie. L’un était tout près de Murrel : un pot-au-lait posé devant la porte, dans une cour ; mais il avait l’air abandonné pour cent ans. — Le second était un chat perdu. Un chat à l’air indifférent plutôt que perdu, une bête enragée peut-être, un de ces visiteurs sauvages qui errent dans une cité de mort. — Le troisième était plus curieux encore : c’était un hansom-cab arrêté devant l’une des maisons, mais un cab qui participait de la même sinistre antiquité, fait de bois brun poli