Page:Chesterton - Le Retour de Don Quichotte.djvu/168

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justice, conformément aux recherches de Herne sur la législation du Moyen-Âge. C’était quelque chose de plus qu’un spectacle, et cependant le mouvement favorisait cette grande passion populaire qui avait rempli jadis les villes et les villages d’Angleterre de spectacles et de cavalcades, pour la joie d’une population que le Puritanisme et l’industrialisme avaient si longtemps sevrée de toute fête des yeux et de l’imagination.

De même que c’était plus qu’un spectacle, c’était aussi plus qu’une mode : mais le mouvement eut ses étapes et ses tournants comme une mode. Peut-être l’un de ces tournants principaux fut-il le moment où Julian Archer (désormais Sir Julian Archer, de par l’accolade d’un de ces nouveaux Ordres de Chevalerie) découvrit qu’il fallait devancer la mode ou être dépassé par elle. Tous ceux d’entre nous qui ont observé les évolutions d’une société connaissent cet instant mal fixé et cependant décisif. Il fut sensible dans le mouvement des suffragettes, que bien des femmes de la classe moyenne soutenaient depuis longtemps, lorsque les grandes dames commencèrent d’y entrer. Il marque l’instant où ce qui était la nouvelle mode devient la mode tout court. C’est le moment où Sir Julian Archer apparaît, tel qu’il apparut alors : un chevalier en armure étincelante, prêt à toute entreprise périlleuse.

Julian Archer, nous l’avons dit, avait écrit un livre de jeune homme sur les aventures d’un jeune homme autour de la bataille d’Azincourt. Ce n’était qu’un des multiples épisodes de sa brillante carrière, et non pas l’un des plus brillants. Mais, au milieu de toutes ces nouveautés, Archer commença d’insister sur ce qu’il avait été un précurseur.

— On n’a pas voulu m’écouter, disait-il avec hu-