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Page:Chincholle - Les Survivants de la Commune, 1885.pdf/166

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LES SURVIVANTS DE LA COMMUNE

fantaisie. Tout est cependant scrupuleusement exact.

Louise Michel avait alors sa mère, qui, comme eussent fait bien des mères, n’approuvait qu’à moitié les projets de sa fille. La pauvre femme voyait toujours sa Louise entre les mains des agents, des soldats, emprisonnée, jugée, condamnée, exécutée peut-être.

Devant les citoyens qui préparaient la manifestation du 13, elle répétait :

— Louise, ne fais pas ça. À quoi bon ? N’en as-tu pas assez ?

Mais la grande citoyenne s’obstinait. Par malheur pour le parti socialiste, elle n’avait pas qu’une mère ; elle avait des chats aussi. Les noms ont-ils leur fatalité ? C’est bien possible. La vérité est que Louise Michel adore les félins, tout autant que son homonyme célèbre.

Les déportés se souviennent qu’en Calédonie elle en-avait jusqu’à douze dans un immense cabas.

À Paris, dans son petit appartement du boulevard Ornano, elle en avait, en ce temps-là, plus de trente. Ses amis l’appellent d’ailleurs la mère des chats. Elle recueille, quand elle est en liberté, tous ceux qu’on abandonne. Elle sauve ceux qu’on veut jeter dans la Seine.