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Page:Chincholle - Les Survivants de la Commune, 1885.pdf/216

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LES SURVIVANTS DE LA COMMUNE

Je ne saurais mieux faire que d’emprunter à l’intéressant volume de mon confrère et ami Albert Bataille, Causes criminelles et mondaines de 1883, les principaux points de ce procès. Questions et réponses ont été pour ainsi dire sténographiées.

À côté de Louise Michel étaient les anarchistes Mareuil et Pouget, qui l’assistaient dans le pillage des boulangeries. Mareuil est un petit bonhomme très barbu, mais très chauve, cordonnier de son état. Pouget, courtier en librairie, est un garçon de vingt-deux ans, à moustaches noires, à mine éveillée, bien mis, presque un monsieur.

C’est au domicile de Pouget qu’on saisit une collection de fioles contenant des matières incendiaires, et c’est lui qui répandit dans les casernes un infâme libelle excitant les soldats à la mutinerie, au pillage et à l’assassinat de leurs chefs.

Au banc des accusés libres prennent place un nommé Enfroy, un nommé Moreau, dit Garraud, qui ont reçu de Pouget les brochures à distribuer aux soldats. Vient enfin une cabaretière plantureuse, la femme Bouillé, de Roanne, qui avait reçu également un envoi du libelle. Deux derniers correspondants de Pouget, Georget, de Roanne, Thierry, de Reims, sont en fuite ; il seront jugés par contumace.

Sur la table des pièces à conviction, le drapeau