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Page:Chincholle - Les Survivants de la Commune, 1885.pdf/217

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LES FEMMES DE LA COMMUNE

noir que Louise Michel promenait dans Paris le jour de la manifestation des ouvriers sans ouvrage : c’est un simple lambeau de drap accroché à un manche à balai ; puis des paquets de brochures à l’armée, un revolver que portait Pouget quand on l’arrêta, enfin les fioles saisies chez lui et renfermant les matières explosibles.

M. le président Ramé interroge d’abord Louise Michel :

D. Vous avez pris part à la manifestation des ouvriers sans ouvrage ? — R. Hélas ! je suis toujours avec les misérables.

D. Pourquoi n’êtes-vous pas restée chez vous vous ? — R. Je pensais que le gouvernement allait balayer l’Esplanade des Invalides avec ses canons. J’ai voulu être au danger.

D. Pouget vous donnait le bras. C’est votre secrétaire, votre instrument ?

Louise Michel. — Je n’ai pas d’instrument. Mais j’ai de l’estime pour ce jeune homme, qui s’occupe d’études scientifiques. C’est très beau par ce temps d’abaissement du niveau moral.

M. le président. — Oui ; il s’occupe d’études scientifiques… chimiques. Vous êtes un anarchiste, Pouget ?

Pouget (avec une voix à la Taillade). — Je l’ai dit, je le répète, je le proclamerai toujours.

M. le président (à Louise Michel.) — Vous êtes bien