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Page:Chivot et Duru, Les Braconniers.djvu/76

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Scène XI

MARCASSOU, seul.

Filez !… filez !… Eh bien ! j’en avale des couleuvres. Je puis dire que j’en avale… On me prend mon épouse, on me prend mon nom, on me prend ma famille, on me prend tout… Alors qu’est-ce qu’il me reste ? mes yeux, mes pauvres yeux pour pleurer… mais si je ne suis pas le mari de Ginetta, qu’est-ce que je suis donc alors ? (Se tâtant.) Pourtant, j’ai beau me tâter, me palper, il me semble que c’est bien moi, j’ai toujours ma même valeur intrinsèque. (Allant à une glace et se regardant.) N’est-ce pas que c’est bien toi ?… Réponds donc, imbécile, quand tu resteras là, à me regarder… Eh ! oui, je te reconnais parfaitement… voilà l’entaille que tu t’es faite hier en te rasant.

À ce moment, trois paysans paraissent au fond, ils se parlent bas en se désignant Marcassou.


Scène XII

MARCASSOU, PIÉROUGUE, FOURCADE, TARTARIN.
TARTARIN, bas aux deux autres.

Avançons !

PIÉROUGUE, de même.

Avançons… M. Bibès nous a fait prévenir que Rastamagnac était ici sous le nom de Marcassou.

FOUCADE, désignant Marcassou.

Ce doit être lui.