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Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/100

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reux amant dévorait avec ivresse les charmes que lui soumettait l’amour ; il baisait tout ce qu’il voyait, puis il admirait de nouveau ce qu’il avait baisé ; ses mains inquiètes, avides de saisir, s’égaraient partout, et pressaient avec une voluptueuse fureur ce que ses yeux et sa bouche avaient parcouru ; il suçait avec délice les jolies fraises qui couronnaient son sein ; il semblait y puiser une nouvelle existence ; l’excès du desir vint mettre un terme à ces charmans préliminaires. Alexandrine en donna le signal par le baiser le plus expressif ; son amant, fier de lui voir demander grâce, s’empressa de la satisfaire, et l’on n’entendit plus que le bruit de leurs soupirs.

M. de Saint-Far s’arracha avec peine des bras de sa maîtresse pour aller prendre quelque repos que les