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Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/101

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fatigues de la nuit et celles de l’amour lui rendaient fort nécessaires : il donna à madame Durancy le baiser d’adieu, ferma ses rideaux, les rouvrit pour l’embrasser encore, et partit enfin après avoir juré sur sa bouche entrouverte de l’aimer jusqu’au dernier soupir.

Alexandrine avait à peine goûté quelques heures de sommeil, lorsqu’elle fut réveillée par un léger bruit que l’on faisait dans la chambre ; c’était le colonel qui, ponctuel à son rendez-vous, venait demander la réponse de madame Durancy, ou plutôt reprendre ses droits. Convenez, Alexandrine, s’écria-t-il d’un air cavalier en s’asseyant sur son lit, que je suis d’une complaisance incroyable ? Je sais que Saint-Far est venu goûter dans vos bras des plaisirs que je lui enviais, et je l’ai laissé tranquil-