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Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/108

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velle, en s’écriant : Ne me quitte pas encore !

En vérité, ma charmante amie, s’écrie le colonel dans un intervalle lucide, je ne te reconnais plus ! je t’ai vue plus tendre peut-être, mais jamais si emportée, si voluptueuse ; maintenant rien ne t’effraie, tu saisis tout avec une conception qui m’étonne, tu exécutes avec un art qui m’enchante, tu as même des idées neuves ; en un mot, tu as atteint un degré de perfection que je n’avais pas encore rencontré. Qui donc t’a si bien stylée ? serait-ce M. de Saint-Far ? Il s’en faut bien que ce soit lui, répondit Alexandrine, je me souviens à peine d’avoir été novice dans cet art charmant, et je crois que la nature m’en a plus appris que les meilleurs maîtres ; je n’étais ni moins habile ni moins ardente lorsque je