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Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/146

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bonheur est à son comble. — Le bonheur de vous voir est toujours le même ; il est trop grand pour que rien puisse l’accroître, mais ce que j’éprouve est encore autre chose : mon cœur bat avec une violence… Sentez plutôt, mon ami.

Ernest se laissa conduire la main sur un sein charmant qui n’avait jamais été touché ; cette main chérie le fit battre encore davantage. Amélie s’en aperçut et renouvela l’épreuve en appuyant plus fort la main d’Ernest, comme pour arrêter le battement de son cœur. Ernest éprouvait une agitation extrême, et craignait de ne plus pouvoir maîtriser ses desirs ; son respect pour Amélie égalait son amour, mais il avait vingt-deux ans, un cœur tendre, un tempérament de feu ; il était seul au fond d’un bois avec une femme qu’il