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Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/16

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que jeune, belle, riche et pure comme l’être qu’elle adorait, madame de Saint-Far quittât volontairement le monde qui la recherchait, et son époux qui l’adorait, pour se consacrer aux jeûnes et aux prières, voilà ce qui doit paraître extraordinaire, et ce qui faisait faire aux gens oisifs beaucoup de conjectures. M. de Saint-Far lui-même s’en étonnait, et ne savait trop s’il devait louer ou blâmer cet excès de dévotion ; mais Adèle avait pris sur lui un tel empire, quoiqu’elle n’employât que la douceur pour le subjuguer, qu’il n’osait pas se permettre la moindre plainte, et ce n’était que par le témoignage du plus tendre amour, qu’il s’efforçait de la retenir auprès de lui.

Madame de Saint-Far emmenait toujours sa fille lorsqu’elle allait au couvent ; elle n’épargnait rien pour