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Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/167

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le seul qui jusqu’alors eût approché ses lèvres de celles d’Amélie. Ce mouvement lui fit croire que c’était son amant ; et, presque rassurée par cette erreur, elle demanda en adoucissant sa voix : « Ernest, est-ce toi ? — » Oui, lui répondit très bas le colonel, c’est ton amant qui, désespéré de ton absence, vient chercher dans tes bras le remède à tous ses maux. — Mon cher Ernest, qui a pu t’introduire ici ? conçois-tu bien le danger auquel tu t’exposes, et ne redoutes-tu pas les fureurs de madame Durancy ? — J’ai tout prévu, mon Amélie, sois tranquille, ne songeons qu’au bonheur de nous revoir, et consacrons à l’amour ces précieux instans.

Laissons le colonel profiter, bien ou mal, de l’erreur de la trop crédule Amélie, et retournons à madame Durancy, que la rage a pour