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Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/168

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quelques instans privée de toutes ses facultés. Alexandrine haïssait Amélie et l’aurait livrée elle-même entre les bras d’un homme qui n’eût pas été son amant ; mais le colonel qu’elle avait si long-temps, si ardemment aimé, que peut-être elle aimait encore, le colonel prodiguant à sa rivale des caresses qui lui appartenaient, s’enivrant de plaisirs qui lui étaient si chers, cette idée était déchirante et révoltait tous ses sens. Lorsqu’elle fut revenue de l’état de stupeur où l’étonnement et la rage l’avaient mise, elle songea aux moyens de faire manquer l’entreprise du colonel. Il avait cru s’enfermer ; mais il ignorait qu’il existait une porte secrète qui communiquait à l’appartement de M. de Saint-Far ; le premier mouvement d’Alexandrine fut de courir l’avertir de ce qui se