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Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/169

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passait ; sa nudité l’arrêta. Comment se présenter à M. de Saint-Far dans un pareil état ? que lui dire ? que faire ? Alexandrine, désespérée, se jette sur son lit, en poussant de profonds mugissemens. — En étendant les bras, elle sent un morceau de mousseline, c’est une robe du matin, heureusement échappée aux recherches du colonel ; malgré l’obscurité, elle s’en affuble ; et, prenant la muraille pour guide, elle arrive à la porte secrète, enfile un long corridor et se trouve enfin dans la chambre à coucher de M. de Saint-Far. Le bruit l’avait réveillé. Surpris d’entendre Alexandrine venir chez lui à une pareille heure, il se lève pour aller au-devant d’elle ; mais sa surprise redouble en la voyant pâle, échevelée, les yeux hagards, et s’écriant avec l’accent de la terreur et du désespoir : Un assassin ! un mons-