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Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/182

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Ernest, charmé d’un discours aussi tendre, baisait avec vivacité les mains de sa maîtresse ; les yeux fixés l’un sur l’autre, ils y puisaient de nouveaux feux, en y lisant l’expression de la plus vive tendresse. Nos deux amans, malgré la présence d’Élise, agités d’un trouble secret, enivrés de mille délices, ne sentaient plus que leurs desirs.

M. de Saint-Far, qui avait été faire une visite avec Alexandrine, rentra au moment où sa présence était la plus nécessaire et la moins desirée ; les joues d’Amélie, embellies des roses du plaisir, se colorèrent encore davantage par la crainte que son père ne le remarquât. M. de Saint-Far s’en aperçut sans le laisser paraître, et fit à Ernest un accueil tellement gracieux, qu’il fit disparaître à l’instant