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Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/190

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pas de même d’Amélie : la présence du colonel lui causa une telle révolution, qu’elle fut prête à se trouver mal ; elle alla se renfermer dans sa chambre, où, prétextant un très-grand mal de tête, elle resta jusqu’au soir.

Élise, qui seule consolait Amélie lorsqu’elle était affligée, eut bien de la peine à lui faire entendre qu’il fallait s’accoutumer à la présence du colonel, et surtout éviter de laisser paraître son aversion, dans la crainte qu’on ne l’interprétât et qu’on ne parvînt à deviner une partie de la vérité. La fine Élise engagea sa maîtresse à retourner au salon. Son éloquence aurait été vaine sans l’espoir d’y trouver Ernest ; mais cette idée eut plus de poids que les meilleurs raisonnemens. Amélie s’essuya les yeux et se laissa conduire, guidée par