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Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/191

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l’espérance de revoir son amant, et tremblante de se retrouver avec un homme qu’elle abhorrait. Elle ne regretta pas d’avoir cédé aux prières d’Élise, ou plutôt à l’impulsion de son cœur ; elle trouva Ernest qui déplorait son absence ; le premier regard qu’ils se lancèrent fit concevoir leur tristesse ; les amans sont comme les enfans, un rien les afflige, un rien les rend heureux.

Quelques mois se passèrent pendant lesquels Amélie acquit la presque certitude de voir son amour approuvé par son père ; rien n’aurait égalé la joie que lui causait cette heureuse decouverte, si le dépérissement visible de M. de Saint-Far n’avait eu fermé son cœur à tous les sentimens de plaisir.

Le Colonel, convaincu de l’impossibilité de posséder Amélie, de son