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Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/193

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tait, avec un soin extrême, de rester un des derniers.

Alexandrine, voyant qu’elle n’avait rien à espérer du hasard, résolut de faire naître l’occasion qu’elle attendait en vain. Causant un soir avec Ernest chez M. de Saint-Far, elle lui dit, avec un ton qui ne permettait pas un refus : Mon jeune ami, j’ai demain quelques visites à faire. M. de Saint-Far ne peut me donner la main, il faut que vous le remplaciez ; je vous attendrai à neuf heures, n’y manquez pas.

Ernest fut très-surpris de recevoir une semblable prière, ou plutôt un pareil ordre. M. de Saint-Far avait eu jusqu’alors le privilége exclusif d’accompagner madame Durancy ; cette distinction, qui eût charmé tout autre qu’Ernest, l’accabla d’un mortel déplaisir ; mais ne pouvant s’y sous-