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Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/192

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propre aveu, et désespérant d’y réussir par la ruse, finit par renoncer aux projets qu’il avait sur elle. Il n’en fut pas de même de madame Durancy ; l’amour qu’elle avait pour Ernest s’était augmenté par la difficulté de lui plaire ; son amour-propre offensé ne lui laissait aucun moment de repos ; ne pouvant inspirer d’amour, elle voulut au moins inspirer des desirs ; elle se persuada que l’âge d’Ernest, en rendant cette tâche plus facile, le mettrait dans l’impossibilité d’y résister.

Il fallait, pour exécuter ce dessein, qu’Alexandrine se trouvât seule avec Ernest à une heure où elle n’eût aucune crainte d’être surprise : la prudence de celui-ci rendait une pareille entrevue bien difficile ; car ne pouvant se dispenser d’aller chez madame Durancy, il choisissait les jours où il y avait cercle chez elle, et il évi-