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Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/200

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me soumettre. — Pour deux raisons : étant dans l’impossibilité de savoir si la femme que vous aimez vous est fidèle, votre obligation n’est qu’illusoire, car la vertu ne gît que dans l’opinion que vous en avez. Si vous n’adoptez pas cette idée, vous conviendrez au moins que lorsqu’on ne possède pas la femme dont on est amoureux, il n’existe aucun motif pour se priver d’une jouissance qu’elle dédaigne ce qu’elle ne peut partager. Je vais plus loin, je prétends que celle qui exigerait un semblable sacrifice n’aimerait point son amant, ou n’aurait qu’un amour égoïste. — J’ai vu des hommes libertins, j’en ai vu quelques-uns chercher à cacher leurs vies licencieuses ; mais vous êtes sans doute la première de votre sexe, madame, qui vouliez justifier les vices du nôtre. — Croyez-vous manquer de foi à