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Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/201

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votre maîtresse, en fixant avec attention une statue parfaite ? Supposons pour un moment que le feu de vos regards anime le marbre, qu’il sorte de sa bouche des sons mélodieux, que sa main se soulève avec grâce, qu’elle saisisse la vôtre, qu’elle la porte sur son sein, comme je fais là ; le marbre a perdu sa froideur, mais ces contours gracieux que vous admiriez sont toujours les mêmes ! Les yeux de la statue perdent leur immobilité, ils vous contemplent, ils vous admirent à leur tour, ils se remplissent de volupté : surpris de ce prodige et ne craignant rien d’une statue, vous cherchez si toutes les parties de son corps ressemblent à la main qui vous caresse ; mais à mesure que la vôtre se promène, elle opère de nouveaux miracles, elle communique la plus douce chaleur à tout ce qu’elle