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Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/210

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quelques mots, la parole expire sur ses lèvres. M. de Saint-Far voit son embarras ; il en sourit. Amélie se déconcerte davantage, et se jette enfin dans les bras de son père en s’écriant : Est-ce donc un mal de l’aimer ? — Non, ma fille, lui répondit-il : Ernest est digne de l’être, et j’approuve ton amour. — Ah ! mon père ! reprit vivement Amélie, répétez-lui ce que je viens d’entendre, c’est la vie que vous nous donnez ! — Amélie courut vers Ernest, et, lui saisissant la main, elle l’entraîna près du lit de M. de Saint-Far. Venez, lui dit-elle, venez entendre de la bouche de mon père la permission de nous aimer toujours, et l’assurance d’être à jamais l’un à l’autre. — Ah ! monsieur, s’écria Ernest en s’inclinant vers M. de Saint-Far, daignerez-vous me regarder comme un fils ? — Oui, mon jeune