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Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/209

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éprouvait lorsqu’il ne voyait pas Amélie, se décida à faire cesser la privation qu’il s’était imposée pour expier sa faute.

Quel fut le désespoir d’Ernest, en apprenant le changement qui s’était opéré chez M. de Saint-Far, pendant la cruelle semaine qu’il avait passée sans le voir ! Il le trouva dans son lit qu’il gardait depuis quelques jours. Amélie était assise à côté de lui, pensive, abattue, et portant sur son joli visage toutes les traces de la plus vive douleur. Au chagrin de voir son père malade, s’était joint celui d’être abandonnée d’Ernest ; la nature et l’amour semblaient agir d’intelligence pour dérober son triste cœur. À la vue de son amant, elle laissa échapper un cri que le plaisir lui arracha ; rougissant aussitôt de s’être trahie, elle veut prononcer