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Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/212

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funeste t’a dépouillée, t’a réduite à l’indigence ! Ah ! pardonne-moi, ma fille : mes remords te vengent, ils me coûtent la vie dans un âge où je pouvais me promettre encore de longues et de douces années !

Mon père, s’écria vivement Amélie en s’efforçant de dévorer ses larmes, cessez de déchirer mon cœur et le vôtre par ces aveux cruels ! Si le regret d’avoir perdu quelques biens vous conduit au tombeau, songez que votre existence m’est plus précieuse que toutes les richesses du monde : la fortune n’est pas nécessaire à mon bonheur ; mais si je vous perds, je n’ai plus à espérer un instant de repos. Vivez donc, ô mon père ! N’est-ce pas le seul moyen de réparer les torts que vous croyez avoir envers moi ? — Il ne dépend pas de moi de prolonger mon existence, et