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Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/213

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la mort me semble préférable à l’état humiliant où je me verrais réduit, si le ciel ne daignait y mettre un terme Mais je veux profiter de l’instant où nous sommes seuls pour t’apprendre jusqu’où va l’excès de ton malheur ! De tous les biens que je possédais, ma chère Amélie, il ne me reste qu’une seule ferme dont le revenu est fort modique. Je devais cet éclaircissement à Ernest aussi bien qu’à toi, car ta situation peut changer ses sentimens ? — Ah ! monsieur, pouvez-vous le croire, s’écria Ernest avec feu, je rougissais d’aimer Amélie lorsque je la croyais comblée des faveurs de la fortune ; mais maintenant devenue mon égale, c’est à genoux que j’implore le don de sa main.

Bon jeune homme, répondit M. de Saint-Far attendri, tu mérites ma fille, et je te la donne. Que ne puis-je