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Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/217

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qu’on le laissât reposer. Amélie et son amant s’éloignèrent, et se mirent à causer des objets qui les intéressaient tant. Amélie peignit à Ernest avec la plus vive expression la peine et l’inquiétude que lui avaient causées son absence et les progrès de la maladie de son père. Ernest s’excusa mal. Heureusement Amélie n’était pas difficile à tromper. Son âge et son amour contribuèrent à la rendre confiante, mais sa crédulité ne fit qu’augmenter les remords de son amant.

Quelques jours se passèrent dans la tristesse et les larmes. M. de Saint-Far empirait à chaque moment. Il sentit enfin arriver l’heure fatale : il fit appeler Alexandrine, Ernest et Amélie ; et, se soulevant avec peine : Mes enfans, dit-il d’une voix faible, venez recevoir le dernier baiser d’un père, et jurez-moi que toutes vos