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Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/216

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en lui disant que dans sa situation la mort était un bienfait de la Providence. Mais si de pareils sophismes peuvent éblouir l’esprit, ils ne sauraient persuader le cœur. Amélie, hors d’état de lui répondre, arrosait ses mains de larmes amères. Ernest, troublé d’une scène aussi douloureuse qu’inattendue, savait à peine ce qu’il disait, et encore moins ce qu’il faisait. Il était au pied d’Amélie, il la conjurait d’écouter la voix de la raison ; il lui disait que le ciel sensible à leurs vœux leur rendrait son père, et qu’ils passeraient leurs jours à le servir et à l’adorer. M. de Saint-Far, attendri de ce spectacle, les pressa tous deux dans ses bras, et les bénit avec une onction si touchante, qu’ils tombèrent à genoux.

Le calme se rétablit enfin. M. de Saint-Far, fatigué à l’excès, pria