Aller au contenu

Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/219

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 215 )

c’est un devoir… aimez-la : songez que c’est ma fille, songez qu’elle n’a plus rien !… Mes enfans venez, encore une fois m’embrasser ! …

M. de Saint-Far fait un dernier effort pour les presser sur son cœur. Amélie, à moitié expirante, ne peut se détacher des bras de son père, il la conjure de se retirer ; Ernest y joint ses prières, mais elle ne les entend pas. Madame Durancy, debout à quelques distances, semble pétrifiée de ce spectacle ; les remords l’accablent, cette scène de douleur est son ouvrage. Cet homme qui l’a tant aimée, qui l’aime encore à ses derniers momens ; cet homme qui l’a comblée de bienfaits, reçoit la mort pour prix de tant d’amour ! Amélie, victime de son avarice, se voit enlever par elle, et sa fortune, et son père ! — Ce tableau l’émeut ; pendant un moment bien