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Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/220

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court, ses richesses lui font horreur !… Mais bientôt le naturel l’emporte ; ces richesses la rendant indépendante, la mettent à même de se livrer à tous ses goûts, de satisfaire tous ses caprices ; pourrait-elle les payer trop cher ? D’ailleurs, cet homme qui lui a tout sacrifié, ne l’eût pas fait s’il n’eût trouvé dans ses bras un plaisir qu’il préférait à son or. Elle ne lui doit donc aucune reconnaissance, puisqu’un sentiment d’égoïsme a seul dicté toutes ses actions ; et pourquoi se reprocherait-elle sa mort ? pourquoi croirait-elle l’avoir causée ? Au moment où il a vu le jour, celui où il devait le perdre était fixé ; elle ne pouvait rien changer à l’ordre du destin. Mais pendant plusieurs années elle a fait le charme de son existence. D’où proviendraient donc ses remords ? Serait-ce le sort de cette Amélie qui