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Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/221

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pourrait les causer ? Si son père n’en a pas eu pitié, pourquoi donc la plaindrait-elle ? Amélie ne lui enlève-t-elle pas un amant qu’elle adore, un amant qui ferait sa félicité ! Amélie lui sacrifierait-elle cet amant qu’elles chérissent toutes deux, et croit-elle devoir à sa rivale des dédommagemens pour les maux qu’elle lui fait éprouver ? Amélie a mérité sa haine ; et l’indigence où elle la plonge était la moindre vengeance qu’elle en pût tirer. D’ailleurs, Amélie est jeune, belle ; elle peut aisément acquérir une fortune plus brillante encore que celle qu’elle lui a ravie.

Alexandrine ayant ainsi fait taire sa conscience, s’approcha du lit de M. de Saint-Far, auquel elle tint les discours les plus touchans. Il lui réitéra la prière de servir de mère à sa fille ; elle le lui promit, et prodigua