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Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/231

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rancy ! Ernest, aurez-vous ce barbare courage ? — Calme-toi, ma douce amie, répondit Ernest de l’air le plus tendre ; songe que je ne te quitte que pour acquérir les moyens de te posséder plus sûrement ; si je restais toujours ici, nous ne serions jamais l’un à l’autre ; ne consentirais-tu pas à souffrir un peu pour m’appartenir toute entière ?

Amélie ne goûta pas ce raisonnement : le plaisir présent, quoiqu’imparfait, lui semblait préférable à ceux qu’elle devait payer par deux ans d’absence. Ernest cessa de combattre son avis ; mais le lendemain il lui en parla de nouveau : elle pleura moins. Tous les jours il s’étendait davantage sur ce sujet ; il la fit enfin convenir de la nécessité de son départ, mais il ne put jamais l’y résoudre. Désespérant de lui faire entendre raison, il se dé-