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Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/234

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oublie tous ses chagrins, il rend avec usure les caresses qu’on lui prodigue ; sans avoir cru changer de place, ils se trouvent sur un sopha. Amélie est nonchalamment étendue ; tous ses charmes sont devenus la proie de son amant, qui fait pleuvoir sur elle une grêle de baisers ; sa bouche est devenue le siége de son ame, elle seule agit, elle seule reçoit les sentimens de plaisirs qu’il éprouve ; c’est l’organe par lequel il se communique à toutes les parties de son corps. Ivre d’amour et de desirs, Ernest oublie la retenue qu’il s’est imposée jusqu’alors, il saisit la main d’Amélie et lui fait sentir pour la première fois une colonne enflammée qui bondit sous ses jolis doigts : Amélie surprise à l’excès, mais trop émue pour réfléchir, presse doucement ce bijou précieux dont elle ignore