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Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/236

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çoit Ernest dans ses bras : il est encore palpitant de plaisir, et de légers frémissemens, suite de son extase, l’agitent par intervalles. Amélie voudrait appeler, leur désordre l’en empêche ; elle épie avec une tendre sollicitude tous les mouvemens de son amant. Ernest soulève enfin une paupière languissante, et jette sur elle des regards pleins de volupté : un doux sourire erre sur ses lèvres ; il veut parler, sa voix expire, son ame est encore toute entière au bonheur !… En recouvrant ses facultés, les sentimens de plaisir se dissipent, et font place aux regrets qu’enfante la froide raison ; l’état où il se trouve l’étonne et le remplit de honte ; il croit être la dupe d’un songe, mais c’est bien Amélie qui le caresse, qui lui sourit, qui lui fait mille questions qui prouvent sa précieuse innocence ;