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Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/251

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livra avec enthousiasme au plaisir de parler de son père ; elle ne causait jamais mieux que lorsqu’elle pouvait donner l’essor à sa sensibilité : elle charma tous ceux qui l’écoutaient ; les hommes qui n’avaient pas connu M. de Saint-Far, n’en furent pas moins sensibles aux grâces d’Amélie : elle fut comblée d’hommages qui auraient ravi toute autre, mais qui glissaient sur son cœur sans même l’effleurer ; elle attribuait les discours des uns à la vénération qu’ils avaient pour la mémoire de son père, et les louanges des autres ne lui paraissaient que le résultat d’une politesse excessive.

Le colonel ne fut pas le dernier à lui faire sa cour ; mais l’extrême froideur d’Amélie et la crainte de se brouiller avec Alexandrine qu’il avait quelque nouvelle raison de ménager,