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Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/268

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En s’en allant, le colonel trouva Élise sur son passage ; l’amour semblait vouloir le récompenser de son bon procédé ; l’impromptu lui parut piquant. Il accoste la gentille soubrette, qui, piquée d’avoir été négligée, fait d’abord la renchérie ; mais les raisons du colonel sont si palpables, ses manières si touchantes, qu’Élise se sent enfin attendrie. Le colonel est pressé de jouir. Élise ne l’est peut-être pas moins, elle feint pourtant de ne pas vouloir y consentir, et se sauve dans la pièce où elle travaille, en regardant du coin de l’œil si le colonel la suit. Il n’a garde de la laisser échapper ; il est auprès d’elle, il la caresse, il la chiffonne, il veut faire plus. — Mais il n’y a là ni lit ni sopha. — Qu’importe ? tout sert de trône à la volupté ; et l’on a souvent, sur une chaise, goûté des plaisirs plus vifs que sur