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Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/275

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le seul qu’elle desirât voir. Ce sentiment lui paraissait aussi naturel que légitime ; car le duc ne lui témoignait que l’amitié la plus désintéressée ; c’était le seul qui ne lui prodiguait point de louanges ; il lui disait, il est vrai, des choses flatteuses, mais elles étaient tournées d’une manière si délicate, qu’elles charmaient son esprit et son cœur, sans faire souffrir sa modestie. Le duc s’aperçut avec un plaisir extrême de l’intérêt qu’il avait inspiré à la charmante Amélie ; mais sa réserve était si grande, qu’il n’osait risquer l’aveu de ses sentimens.

Le duc ne voyant pas assez souvent Amélie au gré de ses desirs, prit la résolution de se faire présenter chez madame Durancy. Elle fut enchantée de recevoir un homme de ce rang ; et, quoiqu’elle ne se trompât pas sur le motif qui l’attirait, elle l’accueillit